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Le sang des dauphins noirs

Pour gagner des milliards, ils ont sacrifié des vies. Pour sauver celle de son fils, jusqu’où peut aller une femme ?

Rachel a toujours su ce qu’elle voulait dans la vie. Volontaire, décidée, elle travaille dans une ONG de défense de l’environnement tout en élevant seule son fils Sacha, son combat.

Parce que Rachel a absorbé certains médicaments pendant sa grossesse, le petit garçon de 4 ans n’a jamais pu marcher et la jeune femme s’est juré désormais de lui consacrer tout son temps, de démasquer aussi les coupables.

Mais sa dernière mission tourne mal : alors qu’elle et ses compagnons tentent de sauver des dauphins noirs d’un massacre rituel aux îles Féroé, leur canot est soufflé par une explosion.

Et si le hasard n’y était pour rien ?

Grand reporter, Elena Sender, l’auteur du très remarqué Intrusion, nous entraîne au cœur d’un thriller haletant où les destinées individuelles se heurtent à l’arrogance de multinationales cyniques, prêtes à tout pour s’enrichir.

Interview de l’auteur

Le Sang des dauphins noirs est votre deuxième roman. Après le succès d ’Intrusion, paru en 2010, vous poursuivez dans la veine du roman à suspense. L’intrigue se déroule à Copenhague, ville que vous connaissez pour y avoir couvert, en tant que journaliste, le sommet international sur le climat en 2009. Est-ce durant ce séjour sur place que vous est venue l’idée de ce livre ?

Plus que l’idée du livre, c’est avant tout l’héroïne, Rachel Karlsen, qui est née là-bas en 2009, alors que je suivais les négociations internationales de l’ONU sur le changement climatique. Je tournais avec mon équipe un film documentaire sur les coulisses des négociations (qui a été diffusé en janvier 2010 sur Canal+) et j’ai ainsi été immergée quasiment jour et nuit avec des négociateurs, des militants écologistes, des hommes et femmes politiques, des scientifiques aussi. Tous venus dans un seul but, sauver la planète d’une catastrophe annoncée. Il y avait, dans l’atmosphère de ce sommet « de la dernière chance », matière à inspirer une histoire dramatique. Certaines personnalités engagées, maîtrisant parfaitement les enjeux, habitées par leur combat m’ont profondément marquée. En quittant Copenhague, je savais déjà que mon héroïne serait une militante écologique et qu’elle évoluerait sur les cendres du sommet de Copenhague. L’intrigue principale – le combat pour sauver son fils – s’est forgée après.

L’écologie est un des thèmes centraux de votre livre. C’est donc en connaissance de cause que vous avez choisi de situer l’action du Sang des dauphins noirs au Danemark, pays précurseur dans ce domaine. Comment la population danoise vit-elle l’écologie au quotidien ?

La ville de Copenhague est très présente dans l’histoire, car elle a été le théâtre du sommet de l’ONU mais aussi parce qu’elle est considérée comme une championne de l’écologie. Je l’ai traitée comme telle. On suit l’héroïne dans les rues, les quartiers, les canaux, où le vélo est roi. Mais aussi dans son éco-cité où les habitants ont choisi de prendre en main au quotidien la lutte contre les gaz à effet de serre. Vivre ainsi, pour la plupart des danois, est naturel. Ils ont un rapport à la nature très évident, considérant qu’on ne peut pas vivre loin d’un espace vert par exemple. Ils trient leurs déchets, privilégient les modes de transports peu polluants, sont les rois de l’éolien…

Votre héroïne, Rachel, est une Erin Brockovich des années 2000 : elle se bat pour dénoncer le cynisme des multinationales qui n’hésitent pas à mettre la vie des gens en danger pour le seul appât du gain. Qu’est-ce qui pousse cette femme à risquer sa vie ?

La vie de Rachel a été bouleversée une première fois à la naissance de son bébé. Durant sa grossesse, elle a avalé, croyant bien faire, des gélules de compléments alimentaires qui, à son insu, étaient contaminées par des produits chimiques. Du coup, à la naissance, le bébé de Rachel souffre d’une malformation de la moelle épinière qui le condamne à ne jamais marcher. Rachel découvre qui a fabriqué ces gélules, mais sa plainte tombe à l’eau faute de preuve. Depuis lors, elle n’a de cesse d’empêcher cet industriel de nuire à nouveau. Le sommet de Copenhague lui donne l’occasion qu’elle attendait, pour le discréditer aux yeux du monde.

Vous abordez dans ce nouveau roman un deuxième sujet fort : la question de la médecine régénérative, notamment autour des très prometteuses mais très controversées cellules souches. Pourquoi avoir choisi cet univers ?

Sans trop dévoiler l’intrigue du livre, Sacha, le petit garçon de Rachel se met étonnement à marcher au tout premier chapitre. Rachel se demande ce qu’il a bien pu lui arriver en son absence d’autant que c’est sa belle-mère, la fantasque Christa, qui l’avait en charge… La grand-mère se serait-elle risquée à tenter une intervention expérimentale pour guérir son petit-fils ? Ce qui m’a inspirée, là, ce sont ces cliniques étrangères – asiatiques – qui proposent de guérir toutes sortes de pathologies graves grâce aux cellules souches. Ces thérapies non validées, sont dangereuses et tout à fait hasardeuses. Un reportage à Bangkok que j’ai réalisé il y a cinq ans autour de ce « tourisme cellulaire » m’a sidérée. Je l’avais évoqué rapidement dans Intrusion ; là, j’y reviens mais plus frontalement.

Le Sang des dauphins noirs est un thriller extrêmement bien documenté, sur des sujets scientifiques très pointus, nous l’avons vu. Vous êtes journaliste scientifique, diplômée en biologie, vous écrivez et vous êtes la maman de trois enfants dont un bébé… Comment travaillez-vous ? Comment utilisez-vous ce que vous savez pour dérouler le fil de votre intrigue ? Comment jonglez-vous entre la réalité et la fiction ?

Dans le cadre de mon métier de journalisme scientifique, je couvre en effet des sujets pointus de biologie, de santé, de neurosciences ou d’environnement qui m’amènent à réaliser des reportages en France et à l’étranger. Mon magazine “Sciences et Avenir” m’offre ainsi de traiter des sujets prospectifs et creuser des questions cruciales sur les grands enjeux scientifiques. Inutile de vous dire que c’est un terreau fertile pour l’imagination! Je rédige mes articles avec la rigueur requise (pas question de fiction bien sûr), puis je me sers de tout ce que j’apprends, ce que je découvre pour nourrir mes intrigues, bien fictives celles-là. C’est une façon pour moi de populariser la science en quelque sorte.

Des chercheurs ou médecins rencontrés peuvent m’inspirer aussi. Mais si pour Intrusion mes personnages étaient largement calqués sur des personnages réels, pour Le sang des dauphins noirs ce n’est pas du tout le cas. Ils sont quasiment tous créés de toutes pièces. Je me suis autorisée une complète liberté.
Mon plus gros challenge, finalement, c’est de trouver du temps pour écrire.

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