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L’Enfant de la jungle

À cinq ans, en Papouasie, Sabine se retrouve avec une tribu oubliée du monde.
Un succès international : n° 1 en Allemagne, traduit dans le monde entier.

À l’âge de cinq ans, Sabine débarque en Papouasie Occidentale (Indonésie) avec ses parents – missionnaires et linguistes allemands –, sa sœur et son frère. Deux ans plus tard, la famille s’installe auprès d’une tribu, les Fayou, qui vit encore à l’âge de pierre, en pleine jungle, dans la « Vallée Perdue ».

Lorsque Sabine découvre la jungle, c’est le coup de foudre. Elle apprend à chasser, à grimper aux arbres, à nager dans des fleuves grouillant de crocodiles. Elle sait tuer des araignées venimeuses avec son arc et allumer un feu sans allumettes. À la place de frites, elle mange des insectes grillés et les ailes de chauve-souris lui servent de chewing-gum.

Les enfants fayou deviennent comme des frères et des sœurs qu’elle se serait choisis. Mais Sabine apprend aussi à quel point la nature peut être brutale et ce que signifient la guerre et la haine : chez les Fayou, tribu autrefois cannibale, tout délit est en effet puni de mort.

À 17 ans, Sabine décide d’aller finir sa scolarité dans un pensionnat suisse : pour elle, qui se sent et agit comme une Fayou, c’est une rupture douloureuse. « C’est là que j’ai appris ce qu’était la peur », dit-elle. Tout est nouveau : la façon de faire ses courses, de saluer les gens, de traverser une rue.

Aujourd’hui, Sabine s’est bien adaptée à sa nouvelle vie occidentale mais le mal du pays est toujours là, une nostalgie qui ne la quitte jamais.

Interview de l’auteur

Comment vous et votre famille vous êtes-vous retrouvées en Papouasie à vivre au contact de cette peuplade primitive ?

Mes parents sont linguistes et missionnaires. Je suis née au Népal. Quand j’avais trois ans, nous avons quitté ce pays pour des raisons politiques et nous sommes retournés en Allemagne – où mes parents habitaient auparavant. C’est là-bas qu’ils ont eu l’opportunité de mettre en place un nouveau projet lié, cette fois, à la Papouasie Occidentale, en Indonésie. Et je venais d’avoir cinq ans lorsque nous avons quitté l’Allemagne pour la Papouasie Occidentale.

La découverte des Fayou a-t-elle été un choc ? Ou tout cela vous a-t-il toujours semblé normal ?

Pour nous, ça n’a pas été un choc, c’est pour les Fayou que ça en a été un. Ils ne savaient pas que les Blancs existaient. Moi, j’étais une enfant qui avait déjà vécu plus d’un an dans la jungle, à Danau Bira, alors vivre avec une nouvelle tribu ne m’a pas semblé anormal.

N’avez-vous pas eu le sentiment d’être à part, différente au milieu des Fayou ?

Non, au contraire, nous nous sommes d’abord naturellement liés d’amitié avec eux, puis nous avons été totalement intégrés dans leur société et jamais ils ne nous ont fait sentir que nous étions différents. Le racisme n’existe pas dans la jungle, ils ne peuvent même pas imaginé qu’on traite quelqu’un différemment à cause de sa couleur de peau ou d’une question de nationalité.

Quel regard portez-vous sur l’enfance que vous avez eue ? Pensez-vous que votre innocence, votre liberté ont été préservées plus longtemps que si vous aviez été élevée en Europe ? Une telle enfance est-elle une chance ou un handicap ?

J’ai eu une enfance très heureuse, faite d’aventure et de liberté. Je ne connaissais que cela et je n’ai jamais considéré mon enfance comme « à part » ou différente. La jungle était pour moi un monde où je me sentais en sécurité. Quand je suis arrivée en Europe, ça été un choc, il m’a été difficile de m’adapter à ce monde. C’est en regardant en arrière que je vois que les expériences que j’ai vécues enfant ont quelque chose de spécial. C’est aussi cela qui rend ma vie parfois plus difficile. Je suis très heureuse de l’enfance que j’ai eue.

Que faites-vous aujourd’hui ? Que sont devenus vos parents, votre frère et votre sœur ?

Aujourd’hui, je vis à Munich. Je viens juste de terminer mon deuxième livre. Je lutte pour la survie des Fayou comme des autres tribus de Papouasie Occidentale, pour que leur culture soit préservée. Mes parents vivent toujours avec les Fayou ; mon frère et ma sœur, quant à eux, sont mariés et vivent aux États-Unis.

Que gardez-vous de la culture Fayou et de la culture occidentale ? Comment élevez-vous vos enfants ? Que souhaitez-vous leur transmettre de la culture Fayou ?

Pour moi, la culture des Fayou est plus facile à comprendre que la culture occidentale. J’ai grandi avec eux ; mon esprit, ma façon de penser ont été formés par eux. J’élève mes enfants comme n’importe qui ici ; le monde occidental est un monde qu’ils comprennent et où ils se sentent en sécurité. Ce qui m’importe, c’est que mes enfants apprennent la compréhension et la tolérance de ceux qui ont une autre culture que la leur, qu’ils ne regardent pas de travers quelqu’un qui leur semblerait différent ou qui agirait autrement.

Quel est votre engagement aujourd’hui auprès des Fayou ?

Je travaille à préserver leur pays pour qu’ils ne disparaissent pas comme tant d’autres tribus en Papouasie Occidentale, qui ont perdu non seulement leurs terres mais aussi des vies.

Quels sont vos projets ?

Je travaille sur plusieurs projets pour l’année prochaine. Il y a notamment des documentaires et un livre pour enfants afin d’aiguiser leur conscience – celle des générations futures –, pour qu’ils comprennent combien il est important de préserver la jungle, les arbres, les animaux et l’existence des tribus.

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la presse en parle

« Le livre fourmille de scènes d’extase: dans cette vie au grand air, chaque jour ou presque offre l’occasion d’une communion avec la nature. »
Le Journal du Dimanche

« Un récit autobiographique plein de joie et d’émotion. »
Le Point

« Un véritable roman d’aventure. »
Phosphore

« Son livre est un magnifique témoignage et aussi une invitation à la compréhension et à la tolérance de ceux qui ont une autre culture. »
L’Union

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