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Meurtres cousus main

Qui n’a pas lu Nadine Mousselet n’a jamais assisté à une autopsie…

Lorsqu’un voyageur brésilien est retrouvé assassiné et habillé en femme dans un lieu emblématique du Havre, le Volcan, les enquêteurs n’ont que peu d’éléments pour identifier le coupable qui a martyrisé ce jeune homme.

Dans la semaine qui suit, deux autres corps sont découverts, ayant eux aussi subi les pires outrages.

La situation est suffisamment grave pour mettre en alerte la psychocriminologue Laura Claes et son équipe.

Dans les brumes du Havre, arrivera-t-elle à élucider ces meurtres cousus main ?

Avec son style cash, ses intrigues au cordeau, l’ultraréalisme de ses enquêtes, Nadine Mousselet fait déjà peur à des milliers de lecteurs…

« Nadine Mousselet a inventé 27 façons de tuer. C’est l’Agatha Christie du Cotentin ! »
Rodolphe Geisler, Le Figaro

« Derrière ses petites lunettes colorées se cache une enquêtrice qui imagine les pires crimes. »
Journal de France 2

Interview de l’auteur

En quelques mots, racontez-nous votre étonnant parcours…
Je suis née le 13 janvier 1958, à Etterbeek, en Belgique. Après des études en Sciences humaines et en Psycho-pédagogie, j’ai exercé comme institutrice de classes de primaire, en CP et CE1, à Bruxelles, de 1977 à 1986. Mariée en 1978 à un Breton rencontré en vacances dans le Finistère Nord, nous avons eu deux garçons, Stefan et Mikaël. En 1986, nous décidons de venir nous installer en Bretagne à Lannilis, à une vingtaine de kilomètres au nord de Brest. En 1987, arrive une petite fille, Vinciane. Malheureusement, je ne peux plus exercer mon métier. Pas d’équivalence de diplômes, ma nationalité belge… Je décide alors de me lancer dans l’élevage de labradors où je rencontre un certain succès. À l’époque, membre du Retriever Club de France, sous la présidence de Élie de Rothschild, je passe, après un divorce annoncé, mon diplôme de juge canin à l’école vétérinaire de Nantes, que j’obtiens avec les félicitations du jury.

Un jour pas comme un autre, je vends une petite chienne labrador à l’homme qui est devenu l’homme de ma vie. Nous nous marions en 1998. Dès que les portées sont propres et nourries, j’ai du temps libre. Ma grand-mère, âgée et atteinte de DMLA (la dégénérescence de la rétine), me confie ses journaux intimes en me demandant d’écrire sa vie – très mouvementée ! – afin de laisser quelque chose de concret à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. De mon côté, l’envie d’écrire me titillait depuis longtemps, sans vraiment jamais avoir eu le temps ou le courage de me lancer. Je découvre aussi l’ordinateur et commence l’écriture de Manou, avec une certaine nostalgie de ce qu’elle me racontait quand, encore enfant, j’étais blottie contre elle. Quasiment aveugle, elle ne peut plus lire, mais je lui enregistre le texte, lui offrant ainsi un grand bonheur.

Et cette envie d’écrire ne vous quitte plus ?
Manou terminé, l’envie d’écrire me reprend. Grande lectrice de romans policiers, je décide de me lancer. Tenir le lecteur en haleine tout au long d’un roman m’effraye un peu. Je décide donc de commencer par des nouvelles. À l’époque, les journaux féminins publiaient des nouvelles policières en été. Je tente ma chance et, à ma plus grande surprise, je suis sélectionnée par Maxi et Côté Femmes. Cette première réussite me «booste». Je vais écrire un roman policier! J’ai pratiqué beaucoup d’équitation et décide d’écrire un polar autour des chevaux. C’est ainsi que naquit Chantage meurtrier à Avranches. Je cherche un éditeur mais sans succès. Mon mari était pilote d’hélicoptère à la base de la Sécurité civile de Granville. Son navigateur a pour voisin un imprimeur qui connaît un éditeur. Celui-ci accepte de lire le manuscrit. Il m’appelle, m’assure que l’intrigue est bonne mais que, malheureusement, elle se passe en Belgique et qu’eux sont des éditeurs normands qui ne publient que des histoires normandes. Si je relocalise et que je suis patiente  deux ans d’attente… , ils acceptent de me publier.

Durant ces deux ans, je découvre des livres de John Douglas, premier profiler au FBI. Je suis fascinée par son travail mais aussi par la psychologie des tueurs en série. Je tente de m’inscrire à l’institut de criminologie de Rennes mais, avec trois ados et des horaires difficiles, je passe mon tour. Je dévore des livres de sociologie, de criminologie, de psychologie et l’idée germe: j’écrirai un thriller. C’est ainsi que naît Scalpées dans la baie, qui obtient un prix du polar au salon de Trévières, sur soixante ouvrages en compétition. Le livre fait un tabac. Son héroïne conquiert les cœurs, et plaît encore au bout de vingt-deux enquêtes. À la sixième enquête, je crée, avec mon époux, les éditions Epona. Comme nous faisons tout à deux, livraisons, réassorts, nous nous limitons au Cotentin. La popularité de l’enquêtrice Laura Claes augmente chaque année, jusqu’à vendre 10 000 exemplaires par titre. Si, par malheur, je tente une autre héroïne, je me fais gronder par les lecteurs. Ils veulent Laura!

 

Et puis il y a ce déclic…
Lors d’un salon du livre aux Pieux, à Cherbourg, il y a deux ans, un homme installé deux places après moi observe les nombreux lecteurs qui viennent me voir. Il est journaliste au Figaro et est intrigué. On discute au repas, et il trouve mon histoire intéressante. Il me propose un article qu’évidemment je ne refuse pas! Nous sommes en mars. En octobre, aucune nouvelle. J’oublie. Pourquoi Le Figaro s’intéresserait-il à moi?
Surprise fin octobre. Le journaliste, Rodolphe, me rappelle, s’excuse du temps passé, il a oublié, mais il a vu une dame dans un café qui lisait un de mes livres. Cela a été un déclic. On se rencontre pour une interview mais sans savoir comment le journal accueillera l’article. Le 17 novembre, appel de Rodolphe. L’article est paru. Et quel article!
Une pleine page, un booster extraordinaire. Renaud Leblond, le directeur éditorial de XO, m’appelle dans la journée, enthousiaste. C’est le début d’une grande aventure, la réalisation d’un rêve qui se concrétise aujourd’hui grâce à l’engagement d’Édith Leblond, la présidente de la maison, de Renaud, et de toute la belle équipe d’XO. Après la première lecture de quelques-uns de mes ouvrages, rendez-vous est fixé à Paris. Le courant passe très bien. Dans les deux sens. Je fournis un manuscrit en septembre 2024. Il est accepté. Tout un processus se met en marche dont l’aboutissement sera la parution prochaine de Meurtres cousus main et, simultanément, la sortie chez Pocket de deux précédents titres, la directrice éditoriale, Perrine Brehon, ayant, elle aussi, été conquise par le projet.

 

Laura Claes, pourquoi elle et pas une autre?
Laura, tout simplement parce que le prénom me plaisait, et Claes, c’est un clin d’œil à mes origines belges. Laura a entre 35 et 40 ans et, au vu du succès rencontré, est devenue intemporelle. Elle est d’origine belge et une fois ses enfants ados, elle reprend des études de psychologie. Suite à un traumatisme de jeunesse où elle a eu affaire à des exhibitionnistes, elle décide de présenter sa thèse de fin d’étude sur les tueurs en série. À la suite du décès de son amie assassinée, elle se greffe dans l’enquête et devient le maillon indispensable d’un groupe dirigé par le ministère de l’Intérieur, qui enquête sur des crimes hors normes. Avec Fred Jumet, commandant de police et Joël Bricart, major de gendarmerie, ils forment une équipe soudée et hors pair.

 

Y a-t-il un peu de vous dans Laura?
Souvent mes lecteurs m’identifient à l’héroïne. Pour preuve, dans un supermarché, un mari souffle à sa femme: «Tiens voilà Laura Claes!» Il est vrai que Laura, c’est un peu moi. Elle pense comme moi, agit comme moi j’agirais dans les situations qu’elle rencontre, mais bien sûr elle est plus jeune et plus sportive que je ne l’ai jamais été. Mais quand même, j’ai un baptême de parachutisme, de plongée, de planeur! Je crois que ce qui plaît en elle, c’est que le lecteur, qui est souvent une lectrice, peut s’identifier facilement au personnage. Elle est mariée, a des enfants, un chien et une vie «normale» tant qu’un tueur n’agit pas. Dès lors, elle devient l’enquêtrice capable d’empathie envers les victimes mais aussi capable de s’immiscer dans la tête du tueur. Certains lecteurs attendent Laura comme si c’était, je cite, «une amie que l’on retrouve».

 

Votre style est direct, «cash» pourrait-on dire…
Lorsque je lis, j’aime être, tout de suite, au cœur de l’action. C’est ce que je mets en pratique dans mes ouvrages. Dès le premier chapitre, il faut que le lecteur n’ait plus envie de lâcher son bouquin. L’emploi de phrases courtes, sans fioritures littéraires ou alambiquées, permet d’être directement au cœur de l’action.
Ce qui se passe dans le livre se doit d’être réaliste afin que l’imagination du lecteur visualise sans problème les scènes décrites. Il faut aussi que tout soit plausible et puisse exister dans la vraie vie. Pas de choses impossibles, mais aussi parfois des sentiments ou quelques faiblesses qui humanisent les personnages.
Le lieu a aussi son importance. Je m’appuie parfois sur des faits historiques réels liés à l’endroit où se passe l’enquête mais aussi sur des lieux emblématiques de la région. Parfois même, des gens du cru découvrent des lieux dont ils ignoraient l’existence dans leur ville. Certains lecteurs refont ainsi le parcours du livre et vont déjeuner dans des restaurants où Laura et son équipe sont passées.

 

Comment s’élaborent vos ouvrages ?
Tout d’abord déterminer le lieu du crime et de l’enquête. Je me documente sur ce lieu – livres, Internet – et je me procure un plan de la ville. Je repère les endroits qui me semblent intéressants puis me rends sur place pendant plusieurs jours afin de me rendre compte si les lieux choisis sont adaptables à une intrigue. Je vois aussi les offices du tourisme, la mairie et quelquefois des anciens qui ont des choses à raconter: légendes, faits divers anciens… Je fais aussi beaucoup de photos qui me serviront de supports lors de l’écriture. Je rentre et au travail! Souvent l’intrigue a déjà germé. Il ne reste qu’à… Pour l’instant mon imagination ne m’a jamais trahie.

 

D’où vous vient votre goût pour la description des autopsies ?
Le légiste associé à l’équipe, Jean Lambert, considère Laura un peu comme sa fille. Vu que Jumet et Bricart fuient les autopsies, c’est toujours Laura l’Officier de Police Judiciaire de service. Comme pour les techniques de criminologie, j’ai lu beaucoup de livres écrits par des légistes, vu des documentaires et je consulte régulièrement des livres d’anatomie. J’ai eu la chance d’avoir une amie qui a fait son internat en médecine légale et qui, à mes débuts, m’a largement conseillée. L’autopsie est un moment important du livre. Les lecteurs l’attendent, tout en étant parfois remué par les descriptions réalistes. Une dame m’a dit un jour que ce qui la dérangeait, c’était les odeurs. Comme quoi, il n’y a pas que moi qui ai de l’imagination! J’ai tenté d’en faire moins mais dans ce cas, le lecteur râle… et la dame a acheté toute la collection.

 

Parlez-nous de votre nouveauté chez XO, Meurtres cousus main…
L’intrigue se déroule dans la ville du Havre. Un jeune homme très beau est retrouvé assassiné, habillé en femme, au pied des Volcans, un lieu emblématique de la ville créé par l’architecte Oscar Niemeyer. À l’autopsie, l’horreur frappe un jeune légiste de plein fouet. L’homme a été castré et trépané. Quand les meurtres se répètent dans des espaces-temps de plus en plus courts, le commissaire en charge de l’enquête fait appel à l’équipe de choc habituée à traiter les cas les plus tordus…

 

Un prochain livre en route?
Bien sûr! Une enquête qui se déroulera dans le Nord, à Lille, à Bray-Dunes mais aussi à La Panne et à Coxyde, en Belgique, où sont perpétrés des meurtres de prostituées. Laura Claes ne sait pas encore ce qui l’attend…

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