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Igor Panich

Né en 1958 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), Igor est le fils de Julian Panich, un acteur célèbre pour ses rôles de jeune premier (il a tourné 34 films), et de Ludmilla Panich, une réalisatrice.

Igor a douze ans quand la famille Panich s’installe à Moscou, son père ayant été nommé responsable du cinéma à la télévision soviétique. Il fréquente une bonne école réservée à ” l’élite “, la famille est logée dans un des plus beaux immeubles de la capitale. Mais le succès et la prospérité ne sont qu’une illusion. Les Panich sont obligés de se conformer à la norme et de s’inscrire au parti communiste. Toute expression artistique leur est interdite.

En 1972, au moment fort de l’émigration des Juifs russes, Julian Panich décide de quitter lui aussi l’URSS pour Israël. Il demande un visa de sortie au ministère, qui lui est refusé. On lui explique que jamais il ne sera autorisé à quitter le territoire. Cela ferait trop mauvais effet. Le voisin de palier des Panich propose alors de les aider. Mais il y pose une condition : ils doivent avoir quitté l’URSS avant le dimanche suivant. L’homme a en effet besoin de leur appartement pour le mariage de sa fille, quatre jours plus tard !

C’est ainsi que les Panich arrivent à Jérusalem. Mais ils ne trouvent ni budgets ni rôles et se tournent donc vers l’Europe. En 1973, Julian et Ludmilla sont embauchés par Radio Liberté, la radio financée par le Sénat américain pour diffuser des programmes qui combattent l’influence du communisme. Leurs locaux sont à Munich. Ainsi Igor ira-t-il un an à l’école sur une base militaire américaine et obtiendra-t-il plus tard la nationalité américaine.

L’année suivante, Igor part pour l’Angleterre, dans une des plus vieilles écoles privées, un monastère catholique, où il reste trois ans. La première année est marquée par la solitude, son mauvais anglais le gêne. Mais il décide que ” l’enfer en Angleterre vaut mieux que l’enfer en Allemagne “. Il se passionne pour l’histoire et réussit à s’intégrer. L’été, il retourne en Allemagne, dans un camp scout exclusivement réservé aux émigrés russes : un autre monde !

Inscrit en histoire à l’université de Londres, Igor commence à apprendre le français. Ce n’est pas un étudiant très assidu, assez vite il part à la découverte de Paris où il reste plusieurs mois, chantant avec quelques amis des ballades russes devant Beaubourg pour gagner de l’argent. Il ne retourne en Angleterre que pour passer ses examens de fin de première année. Ensuite il a la chance d’avoir comme professeur principal Conrad Russell, le fils du philosophe Bertrand Russell. Les études deviennent fascinantes, mais difficiles à cause de son approche littéraire de l’histoire. ” Igor, vous devriez écrire des romans historiques, lui dit Conrad Russell. Vos compositions sont très touchantes et sentimentales, mais ce n’est pas de l’histoire. “

En finissant ses études, en 1980, Igor décide de partir aux États-Unis et d’y devenir comédien. Il s’inscrit au Lee Strasberg Institute et est bientôt choisi pour la classe professionnelle de Lee Strasberg, dont il reste l’élève jusqu’à sa mort en 1982.

Igor quitte alors l’école, pour monter et jouer Cyrano de Bergerac. Une grande aventure commence, il réunit péniblement l’argent nécessaire, ” embauche ” sa mère et son père. La pièce a du succès mais ne fait pas avancer sa carrière. Il obtient un rôle dans un film avec Robin Williams qui connaît un grand succès, mais catalogue Igor comme ” le Russe “. Les rôles qu’on lui propose ne l’intéressent pas, il a le choix entre jouer le stupide immigré au lourd accent ou le méchant du KGB…

Il se lance, avec un associé, dans l’immobilier, à New York.

La période est aussi celle de la rencontre avec les Russes émigrés aux États-Unis. Igor se passionne pour ce milieu cultivé et ouvert qui vit dans une sorte de folie permanente. Ce sont des années de fêtes – excessives, avoue-t-il. Il voyage beaucoup et découvre le monde.

Pendant les dix ans passés à New York, Igor connaît des problèmes d’argent, il est tour à tour chauffeur de limousine, interprète, producteur vidéo, chef d’entreprise, ouvrier, il reprend quelques petits rôles…

En 1990, le réalisateur russe Boris Frumin lui propose un des rôles principaux dans son film américano-russe. C’est pendant le tournage qu’une société allemande lui propose de se charger de ses relations publiques en Russie. Pendant cinq ans, Igor se partage entre la Russie et l’Allemagne. C’est un grand retour pour lui, et une expérience ambiguë. Igor est parti depuis dix-huit ans, il a changé, les Russes aussi. Il retrouve des gens qui vivent dans une violence inimaginable à l’Ouest, qui marchent dans la rue les yeux fixés au sol, mais perpétuellement aux aguets. Et il découvre la nouvelle mafia.

En 1995, il revient donc à Paris. La vie en France reste un de ses très bons souvenirs, et presque tous ses amis sont désormais réunis là. Il y rencontre sa femme (ancien top-model, elle a été le visage de la marque Caroll pendant des années. Elle a aujourd’hui repris des études de littérature russe à la Sorbonne), et en 1996 naît leur fille Anastasia.

Soutenu dans ce projet par sa femme et ses parents, en retraite en France, Igor se consacre depuis sept ans à l’écriture. ” Le métier que j’ai exercé consécutivement le plus longtemps “, dit-il.

En 1999, il envoie son manuscrit à des éditeurs américains (aucune réponse), anglais (quelques bonnes réactions) et à Valérie-Anne Giscard d’Estaing, qui s’occupe des droits étrangers de XO. Elle voit derrière ce premier jet un bon livre et surtout un auteur prometteur : deux ans et un peu de travail après, La Sibérienne paraît.

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