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Réveille-toi Jules Ferry, ils sont devenus fous

Ce livre a été réalisé avec la collaboration de six enseignants: Bruno Descroix professeur de mathématiques, Béatrice Salviat professeur de sciences de la vie et de la terre, Marie-Pierre Degois professeur de français, Emmanuelle Thauvin-Roy professeur de physique-chimie, Karen Gallois professeur d’anglais, Alain Barbé professeur d’histoire-géographie et d’éducation civique.

Un livre polémique sur un scandale national : le ratage complet du collège et de sa mission.
Un pamphlet sur les absurdités et les incohérences des programmes de l’Éducation nationale.

Le collège, pierre angulaire du système scolaire français réussit magnifiquement à rater sa mission première qui est de donner aux enfants le goût d’apprendre, et ce, malgré la bonne volonté et le professionnalisme des enseignants. La principale cause : des programmes trop lourds, inadaptés, obsolètes, pléthoriques, incohérents.

Ces derniers sont dénoncés depuis vingt ans par des ministres de droite comme de gauche, par des enseignants « de base » comme par des prix Nobel… Mais rien n’y fait : le « mammouth » reste engoncé dans ses guerres intestines et ses habitudes mortifères.

Le résultat : un scandale qui, chaque année, met en jeu l’avenir de centaines de milliers d’ados : sur les 25 % d’élèves les plus faibles à l’entrée en 6e, 90 % seront toujours parmi les plus faibles quatre ans après, et n’auront jamais le baccalauréat. Autrement dit : dans le meilleur des cas, le collège ne sert à rien ; dans le pire, il parvient à dégoûter les jeunes de la culture et de la connaissance. Les manuels scolaires sont la meilleure preuve de ce naufrage collectif.

On se surprend parfois à sourire – sans doute pour ne pas en pleurer – en lisant les résultats affligeants de l’enquête menée par Emmanuel Davidenkoff et son équipe d’enseignants de collège passant en revue les manuels scolaires livrés à nos chers petits : ils en dénoncent, par dizaine, les incohérences, approximations, contradictions et autres obsolescences.

Interview de l’auteur

Pourquoi vous intéressez-vous à l’éducation ?

Le sujet, je l’ai rencontré dès mes débuts professionnels, en 1990. Ça fait donc 16 ans que l’éducation me passionne ! C’est un point d’observation de tant de sujets : la façon dont un pays veut se raconter, ce qu’il sera… Il touche aussi bien à des questions d’économie, d’emploi, qu’à la mondialisation ou à la politique. Il est aussi passionnant parce qu’il a trait à l’enfance et à l’adolescence. Et parce que la majorité de ce pays vit et pense chaque jour l’éducation : elle est le quotidien de millions d’élèves, d’étudiants, de parents, de personnels d’éducation…

Quelle est votre position par rapport aux différents camps que l’on entend s’affronter ?

Le débat d’idée me passionne. Mais je refuse d’adopter une position idéologique. Je suis journaliste, je travaille à trouver des angles pour rendre intelligibles des sujets, celui-là en particulier. J’essaie donc de ne pas perdre de vue que l’enjeu est ce qui se passe dans les classes. Or, quand je vais sur le terrain – de la maternelle au master –, je ne vois pas de « position idéologique », je vois des élèves qui, dans leur immense majorité, viennent apprendre, et des enseignants qui ont le projet de leur transmettre des savoirs. C’est cette double intention qui est précieuse, plus que les querelles de chapelle. Ce livre répond à ce souci d’être dans le réel. Il ne propose pas d’analyse abstraite des programmes. Ils sont dénoncés depuis plus de vingt ans sans que rien ne change ! Alors, ce qui m’intéresse, c’est comment changer le système pour aider les élèves autant que les enseignants, les parents aussi ; c’est comment en finir avec un cercle vicieux dans lequel, au fond, tout le monde est potentiellement victime. Dans l’espoir qu’il existe un cercle vertueux…

Pourquoi avoir basé ce livre sur une étude des manuels ?

Les manuels sont le « morceau d’école » qui entre dans les foyers. Ils sont prisonniers des attentes des programmes, de ce que les enseignants attendent d’eux aussi. C’est un indice révélateur de ce que l’école croit devoir transmettre. Quand on les analyse de près, ce que nous avons fait, on s’aperçoit que les contresens, les absurdités, les obsolescences viennent le plus souvent des programmes.

Avez-vous des raisons plus personnelles pour avoir écrit ce livre ?

J’ai vécu un choc il y a trois ans quand j’ai vu, chez moi, une jeune fille de 11 ans passer du primaire au collège. Le même choc s’est reproduit un an plus tard quand son frère l’a rejointe. Il y a eu un avant et un après. Avant, je voyais des enfants heureux d’aller à l’école, curieux, assoiffés de « pourquoi » et « comment », enthousiastes. Après, et la transformation s’est quasiment faite du jour au lendemain, les mêmes enfants traînaient les pieds pour se rendre au collège. Eh bien, ce n’était plus pareil d’écrire des articles, de faire des chroniques pour dire que le collège était le maillon faible du système éducatif, parce que tous les matins et tous les soirs je voyais et je vois encore ces enfants sortir de la maison pour y revenir après une journée de collège. De plus, ce qui m’a frappé, c’est à quel point il était difficile de les aider. On ne retrouve pas les cours dans les manuels et les disciplines ont évolué. Personne n’explique rien aux parents. C’est ce sentiment d’impuissance qui m’a bouleversé. Cela explique sans doute le caractère plus « coup de gueule » de ce livre si on le compare à ce que j’ai écrit avant. J’ai eu envie de dire aux parents : « vous avez du mal à suivre, à comprendre, eh bien, c’est normal, vous n’êtes pas fous, et c’est un scandale de vous infliger ça. » Je sais également, par mon métier, ce que les parents ne mesurent probablement pas : nombre de professeurs aussi sont en désaccord avec les programmes du collège, l’approche des savoirs. Et, eux aussi, auraient bien besoin d’un système plus cohérent qui les accompagne mieux. C’est pour cela que je ne me suis pas situé dans une critique des enseignants, que je trouve vaine aujourd’hui, et que je me suis entouré d’eux.

Pensez-vous qu’à terme, il sera possible de changer l’école – le collège –, et comment ?

Pour commencer, en arrêtant de croire qu’il y aurait un coupable – les enseignants, les parents, les élèves, etc. Tout cela est vain : tous sont embarqués dans la même galère et ont le même intérêt à ce que le système s’améliore. Ensuite, en cessant de s’enfermer dans l’idéologie. Le débat sur l’école en est gorgé mais regardez le résultat : en vingt ans, la situation ne s’est pas améliorée. Enfin, peut-être en reparlant de courage et de générosité. Je suis frappé par la force des discours qui disent que la seule solution pour s’occuper des élèves en difficulté est de les extraire du collège. Le rôle de l’école est d’accueillir les enfants et de les aider, c’est la responsabilité non négociable qu’elle prend vis-à-vis des familles.

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la presse en parle

« Tour à tour hilarante, décapante, et surtout très inquiétante, l’enquête dresse un constat sans appel. »
Le Parisien

« Un ton caustique et incisif, un sujet d’actualité. »
Livres Hebdo

« L’ouvrage met en lumière la faillite d’un système. »
20 minutes

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