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Le Roi fol

Au début de l’année 1392, tous les rêves sont permis à Charles VI. La reine Isabeau vient d’accoucher d’un fils, le pays retrouve la prospérité, la guerre avec l’Angleterre touche à sa fin. Mais, en quelques mois, un scandale d’adultère, un attentat contre son premier ministre, une maladie inexplicable s’abattent sur le jeune roi.

Charles diminué par ses crises de démence, les factieux s’agitent en coulisse. à la cour, le vice est l’affaire de tous et l’ambition n’est pas l’apanage des grands. Dans l’incroyable entreprise de démolition d’un règne, le spéculateur Nicolas Flamel, l’Italienne Valentine Visconti, le peintre Paul de Limbourg et le cuisinier Taillevent auront tous un rôle à jouer.

La France en sera quitte pour cinquante années de chaos.

Complots, joutes sanglantes, plaisirs débridés, Le Roi fol est le roman d’une France médiévale exaltée, soumise à toutes les passions.

Interview de l’auteur

⚜️ Avec Le Roi fol, c’est l’étonnant destin de Charles VI que vous mettez en scène dans un roman flamboyant. Comment vous êtes-vous passionné pour cet homme qui lutta contre la démence et dut affronter une somme impressionnante de tromperies et de trahisons ?
J’imaginais d’abord écrire une suite au Seigneur de Charny, qui se déroulait en 1382, dix ans avant les faits évoqués dans Le Roi fol. Mais plus j’en apprenais sur Charles VI, sur les personnages clés de cette époque (la reine Isabeau, qui traîne depuis six cents ans une réputation de femme débauchée, les oncles du roi Philippe le Hardi et Jean de Berry, terriblement cupides et ambitieux, les conseillers du roi Clisson, Rivière et Montaigu), plus le roi de France et ses contemporains prenaient de place dans mon esprit. Au point que j’ai fini par comprendre que Charles VI devait être au cœur de ce roman choral. J’ai choisi 1392 parce que c’est l’année de basculement du règne. Quatre ans plus tôt, le roi a pris en main le destin du royaume, après avoir chassé ses oncles et rappelé auprès de lui des hommes connus pour leur intégrité. La paix avec l’Angleterre est en bonne voie, la situation économique s’améliore, la reine Isabeau vient de donner un héritier à la Couronne. Bref, ce roi est promis à un brillant avenir. Seulement voilà : cette année-là, Charles VI sombre progressivement dans la folie ! La France en est quitte pour quarante années de guerre civile. Il faudra attendre Jeanne d’Arc pour que le pays se redresse enfin.

⚜️ Et en attendant, l’heure est à l’intrigue, au complot…
Charles est un roi seul, il a banni ses oncles, il est en froid avec son épouse Isabeau et voilà qu’une maladie inexplicable s’empare de lui. Profitant de ses crises de démence, les complots foisonnent à la cour. Son frère rêve d’un royaume italien, ses oncles font tout pour reprendre le pouvoir, la reine accumule les amants. Le romancier que je suis s’en est donné à coeur joie pour imaginer ce tourbillon, même si ce règne est une tragédie intime qui va devenir celle de tout un peuple.

⚜️ Le portrait que vous faites de la reine Isabeau est étonnant…
La première partie du Roi fol s’intitule « La reine adultère », c’est tout dire. Isabeau est moins connue que Catherine de Médicis ou Marie-Antoinette, mais s’inscrit dans cette longue lignée de reines étrangères (on appelait Isabeau « l’Allemande », comme on surnommera Marie-Antoinette « l’Autrichienne ») qui, de leur vivant, étaient honnies par les Français et, passant à la postérité, soulèvent toujours le débat. Des historiens ont essayé de la réhabiliter. Ce n’est clairement pas mon cas ! Les faits sont contre Isabeau. Quand elle arrive en France, en 1385, le royaume est à peu près similaire à ce que notre Hexagone est aujourd’hui. Quand elle meurt, le pays est réduit de moitié ! Entre-temps, alors que son époux est empêché par la folie, Isabeau signe avec les Anglais l’infamant traité de Troyes, pactise avec le duc de Bourgogne, trempe dans toutes sortes de machinations. Sade a fait de sa vie un roman érotique. Les chroniqueurs de l’époque, dont Michel Pintoin, « le Religieux de Saint-Denis », la détestaient et l’accusaient d’avoir des mœurs dissolues. Je reprends cette légende noire à mon compte, pour l’intérêt du roman !

⚜️ Le Roi fol fourmille de personnages pittoresques, comme le célèbre cuisiner Taillevent. Parlez-nous de lui…
Taillevent est le premier maître-queux (cuisinier) attesté d’un roi. Guillaume Tirel, dit Taillevent, travailla pour Charles V et Charles VI, il est l’auteur d’ouvrages de cuisine conservés jusqu’à aujourd’hui. Dans mon roman, Taillevent, maître de la Grande Soupière, est chargé d’organiser les fêtes et les « ébattements » du roi. Pour lui, comme pour la plupart de mes personnages, j’ai largement remanié la vérité historique. Mais peut-on parler de vérité historique pour des faits remontants à 700 ans et retranscrits par des chroniqueurs offi ciels ? J’évoque par exemple le peintre Paul de Limbourg, le spéculateur Nicolas Flamel, l’empoisonneuse Valentine Visconti, l’aventurier Pierre de Craon. D’eux, on sait très peu de chose et absolument rien de leur caractère.

⚜️ Votre premier roman, Le Seigneur de Charny, se déroulait déjà au Moyen Âge. Comment expliquez-vous cet intérêt pour cette période troublée ?
Le Moyen Âge est un océan. Quoi de commun entre le IXe siècle de Charlemagne, le XIIe siècle des croisades, le XIIIe siècle de l’Université, le XIVe siècle terrible et décadent ? Mon roman s’inscrit dans cette fin de XIVe siècle, que je définis comme l’âge des trois fléaux : la Peste noire et ses conséquences, la guerre de Cent Ans, le schisme d’Occident, auxquels vient s’ajouter la folie du roi Charles VI ! Les Français se passionnent pour cette époque. Il suffit de voir le succès de la littérature gothique et d’écrivains comme Walter Scott. Plus proche de nous, Les Rois maudits de Maurice Druon est l’inspiration revendiquée de Game of Thrones. D’ailleurs JRR Martin, l’auteur de la série culte, s’est basé sur l’histoire de Charles VI, mon roi fol, pour construire l’un de ses personnages clés, Aerys Targaryen, surnommé « le roi fou ».

⚜️ Le Roi fol est aussi une plongée dans le Paris médiéval. La description des quartiers, des rues, des métiers est particulièrement réaliste, et on se sent emportés dans cette capitale grouillante de vie et pleine de dangers. Comment avez-vous travaillé ?
Je suis né à Paris. J’ai vécu dans le 14e, dans le 16e, dans le 10e, dans le 2e et j’habite aujourd’hui dans le Marais… Quand ma sœur et moi étions enfants, mes parents nous emmenaient tous les dimanches visiter la ville. Évidemment, avec mon père, tout prenait une dimension historique saisissante. Je me souviens d’une visite au carrousel du Louvre, juste après les grands travaux, quand les vestiges de la muraille de Philippe-Auguste avaient été mis à jour. Mon amour pour l’histoire de ma ville de naissance ne s’est jamais démenti. J’y flâne en permanence et je la connais assez bien. Pour Le Roi fol, j’ai profité des ressources extraordinaires qu’offre mon quartier, et notamment la superbe Bibliothèque historique de la ville de Paris, rue Pavée, où l’on trouve les plus vieilles cartes connues de la capitale. Avec des historiens comme Claude Gauvard, le Paris du XIVe siècle est de mieux en mieux documenté. J’ai également eu la chance d’être reçu par Boris Bove, l’un des plus grands médiévistes français, qui m’a fait part de l’état actuel des connaissances sur la ville. Il faut savoir, par exemple, que rive droite (la rive gauche n’était peuplée que par des clercs et des étudiants), le Paris de l’époque comptait près de deux cent mille habitants. Sur l’équivalent de deux arrondissements d’aujourd’hui, c’est la même densité que Calcutta !

⚜️ Passionné d’histoire comme votre père, vous sentez-vous plus romancier qu’historien ? Quels sont les auteurs qui vous ont marqué et donné l’envie de faire revivre le passé ?
Je marche sur deux jambes, l’histoire et la littérature, mais je me sens romancier. Certes, mon travail demande une très ample documentation, mais l’objectif n’est pas de retranscrire ces sources, il s’agit de raconter une histoire qui s’inscrit dans un contexte documenté. Mes influences sont très larges : pour le roman dit « historique », cela va de Dumas à Druon, en passant par Yourcenar ou l’Américaine Tracy Chevalier. Mais je ne m’interdis aucun auteur, je suis un lecteur compulsif : sur ma table de chevet, il y a le dernier Houellebecq, François-Henri Désérable et Le Hussard sur le toit.

⚜️ Votre prochain roman continuera-t-il à explorer le Moyen Âge dans une sorte de trilogie, ou n’hésiteriez-vous pas à changer radicalement d’époque ?
Je suis venu à cette époque par hasard en tombant il y a quelques années sur l’histoire de la famille de Charny, les premiers propriétaires attestés du Saint-Suaire, dont j’ai fait mon premier roman. L’écriture du Roi fol achevée, mes personnages Florie de la Rivière et Olivier de Clisson vivent encore en moi. Le Moyen Âge est si foisonnant que je ne me vois pas le quitter… J’y suis et j’y reste !

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la presse en parle

“Dans son deuxième roman, qui explore les coulisses du règne de Charles VI, le fils d’Alain Decaux se montre aussi érudit qu’imaginatif.[…] [Un] roman choral qui regorge d’adultères et de trahisons, on pense immanquablement à la grande saga médiévale de Jules Michelet. On ne peut s’empêcher, non plus, d’y voir une filiation avec Les Rois maudits de Maurice Druon.”
Baudouin Eschapasse, Le Point.fr

“Une fresque historique flamboyante qui oscille entre Les Rois maudits et Game of Thrones.”
Michel Primault, Femme actuelle

” [Un] roman haut en couleur qui se met sur les traces du Druon des Rois maudits [… ] Et l’on tourne les pages jusqu’au bout de la nuit.”
François-Joseph Ambroselli, Le Figaro Histoire

“Haletant”
Vincent Meylan, Point de vue

“On vibre au fur et à mesure qu’on ouvre les pages.”
Elodie Suigo, France Info

“Excellent. […] Le [roman historique] grâce à Laurent Decaux retrouve ses lettres de noblesse.”
Frédérique Le Teurnier, France Bleu 

“Une écriture addictive !”
Wendy Bouchard, Europe 1

les lecteurs en parlent

“À chaque fois que j’ouvrais mon roman, j’aimais retourner au 14ème siècle, retrouver mes personnages et suivre les divers complots qui se tramaient.”
@Nini47 – Babelio.com

“Laurent Decaux (que je ne connaissais pas) peut, sans rougir, rejoindre la belle famille des écrivains de (bons !) romans historiques.”
Blog : Les demoiselles de Chatillon

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