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Les entrailles du mal

« Tu es fier de ce que tu as fait ?
L’heure des comptes a sonné »

Anonyme, la lettre reçue par le commandant Grimm est une accusation et une menace. L’accusation, Grimm ne la comprend pas. La menace, elle, est explicite. Et fait craindre le pire…

En enquêtant sur le redoutable Drajić, un proxénète serbe, et son associé Teh, dit « le Chinois », Grimm découvre l’ombre de celui qui, insaisissable et machiavélique, le plonge dans l’enfer d’une enfance qu’il avait cru pouvoir oublier.

Dès lors, le face-à-face est inévitable. Car la haine qui sépare ces deux êtres est si puissante, si implacable, qu’elle ne peut se résoudre que dans la mort de l’un ou de l’autre.

Avec Les Entrailles du mal, Olivier Merle déroule une enquête terrifiante où le policier devient la cible. Décidé à se libérer d’un terrible secret, le commandant de la PJ de Rennes s’apprête à livrer son plus dur combat. 

Interview de l’auteur

Avec Les Entrailles du mal, votre treizième roman, nous retrouvons le commandant Hubert Grimm, de la PJ de Rennes. Un personnage aussi riche que complexe…

Il a été muté récemment à Rennes pour son indiscipline. Ses qualités d’enquêteur, son flair et son énergie ne parviennent guère à masquer certaines fragilités psychologiques, dont son pessimisme, sa solitude ou sa difficulté à exprimer ses sentiments. Il est cérébral et torturé. Il est clairement inadapté au monde qui l’entoure et, en même temps, il est d’une grande humanité.
Chaque affaire criminelle le tourmente. Il s’accroche à l’énigme comme un obsessionnel, la retournant en tous sens, entièrement accaparé par sa résolution. C’est le dérivatif qui lui permet d’échapper à la dépression. Une tendance à la dépression qui trouve son origine dans son enfance. Ce troisième opus lève le voile sur sa tragédie personnelle. Le drame qu’il a vécu est d’une horreur absolue. Les plaies ne se refermeront jamais complètement mais l’affrontement décisif entre lui et son père met un terme à trente années de silence. Et de déni de sa propre souffrance.

L’enquête implique directement Grimm qui se retrouve lui-même victime…

Effectivement, et c’est l’inversion de la situation habituelle qui crée le suspense de ce roman. De chasseur, Grimm devient la proie. De plus, il ignore qui le pourchasse ainsi et quelle en est la raison. En un sens, il doit enquêter sur lui-même pour comprendre et résoudre l’énigme, ce qui l’angoisse et le déstabilise. D’autant plus qu’il devine que le prix à payer pour cette mise à nu sera élevé.

Vous évoquez également une affaire de corruption au sein du commissariat. La figure du ripou vous intéresse-t-elle ?

C’est une figure classique des romans et des films policiers. Elle permet d’introduire une taupe au sein du commissariat qui, du dedans, freine ou torpille l’enquête. En ce sens, ce type de personnage permet à l’intrigue de connaître des ramifications intéressantes. Un romancier aurait tort de s’en priver. De son côté, Grimm est rétif à l’autorité. Il l’a toujours été et le sera toujours, ce qui le pousse à sortir des clous sans se soucier des conséquences. Sa confrontation avec des ripoux ne peut que produire de spectaculaires étincelles…

Les féminicides et, plus généralement, les violences faites aux femmes sont un thème central du roman. Pourquoi ce choix ?

La première révolution féministe des années 1970 s’est révélée notoirement insuffisante – en deçà de ce que la société a fait semblant de croire. La seconde, depuis 2017 et l’affaire Weinstein, nous ébranle et dévoile les archaïsmes tenaces du système patriarcal qu’on espérait disparus. En particulier, la comptabilisation par les médias du nombre de féminicides par mois est tout bonnement effrayante. Ces féminicides ne sont que le terme ultime des violences quotidiennes faites aux femmes, qui s’avèrent un mal profond de nos sociétés.
Dans ce roman, je ne crois pas avoir cédé à un effet de mode ou à un réflexe opportuniste. L’imaginaire est nourri par l’inconscient, obscur par définition, et les romanciers ignorent souvent les raisons qui les amènent à aborder telle ou telle thématique. Parfois, ils les connaissent, mais préfèrent ne pas en parler.

Lorsque l’on s’intéresse à votre parcours, on découvre que vous êtes à la fois géologue, professeur d’université et romancier. D’où vous vient ce goût pour l’écriture ?

Dans ma jeunesse, j’écrivais de courts textes, voire des poésies. Puis la vie professionnelle m’a happé, je suis devenu chercheur au CNRS et professeur d’université. J’ai délaissé l’écriture, mais j’en ressentais, à intervalles réguliers, une frustration. Il a fallu attendre l’approche de la cinquantaine pour que j’y retourne. D’abord par des romans jeunesse. Je suppose que l’ombre portée de mon père (Robert Merle, prix Goncourt 1949) devait être trop intimidante pour que j’ose me mettre en pleine lumière. Ce n’est qu’après sa mort que j’ai commencé à publier régulièrement, avec un premier roman en 2009, et un thriller en 2021. Une voie nouvelle que j’ai longtemps hésité à emprunter. J’avais tort. J’ai rarement pris autant de plaisir à écrire depuis que j’ai risqué cette aventure.

Quelles sont vos principales références littéraires ?

Chaque romancier possède ses maîtres et ses influences, qui orientent et façonnent son écriture. Sur ce plan, je crois avoir été marqué (à vie…) par trois influences, extrêmement différentes par ailleurs : mon père, Simenon et Kafka.
Comment pourrait-il en être autrement pour mon père dont je lisais tous les romans à leur parution dès que je fus en âge de le faire ? Simenon fut une découverte extraordinaire quand, mettant de côté Maigret, j’ai dévoré son oeuvre véritable, ce qu’il appelait ses « romans durs ». J’ai lu tout Simenon. Sans conteste, c’est l’un des plus grands romanciers réalistes du xxe siècle, qui possède ce don de vous accrocher dès le premier paragraphe pour ne plus vous lâcher jusqu’au point final. Quant à Kafka, l’univers créé dans ses romans m’a toujours fasciné.

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la presse en parle

« Frissons garantis »
Fabrice Drouzy, Libé polar

« Les lecteurs d’Olivier Merle ne pourront pas l’oublier de sitôt. »
Anne-Sophie Groué-Ruaudel, Paris Normandie

« Le fils du grand romancier Robert Merle démontre qu’on peut être « fils de » et réussir par soi-même. Ses thrillers sont prenants, bien écrits et remarquablement charpentés. On se régale avec ces polars glaçants dont on appréciera aussi la qualité des personnages. Frissons garantis ! »
Bernard Cattanéo, Courrier Français

« Commençant comme une enquête très classique, le roman d’Olivier Merle prend un virage noir et intime. Une manÅ“uvre surprenante et accrocheuse pour le lecteur, qui ne peut plus le lâcher. »
Camille Brun, Télé Loisirs

« Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est le moment de vous procurer d’urgence cet excellent thriller qui vous fera passer un sacré moment d’angoisse. »
Cathy Brunet, Le 7

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