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Le Premier Oublié

Le roman qui a inspiré le film événement avec Muriel Robin et Matt Pokora.

Le cinquième roman de Cyril Massarotto, tout en pudeur, nous emporte avec humour et délicatesse aux frontières de la mémoire, des souvenirs et de l’amour filial.

Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom de son mari. C’est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d’un an.

Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d’Alzheimer.

Entre tendresse et amertume, Le Premier Oublié est un roman à deux voix, celles d’une mère et de son fils, confrontés à l’implacable avancée de la terrible maladie.

Interview de l’auteur

Votre dernier ouvrage nous raconte la vie d’une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer et de son fils, le premier que sa mémoire a effacé. Vous y abordez les thématiques de l’oubli, de l’abandon et de l’amour. Pourquoi vous êtes-vous tourné vers ce sujet ?

Tout d’abord, parce qu’Alzheimer a frappé ma famille. Il y avait une sorte de chape de plomb sur la maladie, on n’en parlait pas vraiment… J’ai gardé cela en moi, et ce silence a mûri : à défaut d’en avoir parlé, je l’ai écrit.

La thématique de l’oubli est le cœur de ce livre. L’oubli en affecte différemment les deux personnages principaux. Il y a la mère qui oublie, bien sûr, à cause de la maladie, et qui essaie de rester vivante grâce aux souvenirs ; et à côté de cela, il y a le fils qui oublie de vivre depuis trop longtemps, et qui, plongé dans les souvenirs de son père, de son ex, et de sa passion éteinte pour l’écriture n’a finalement plus d’envies, plus d’amour, plus de vie.

C’est en découvrant à quel point il aime sa mère, à quel point il donnerait tout pour qu’elle se souvienne de lui une dernière fois, qu’il va se remettre à vivre, peu à peu.

Vous dépeignez un jeune écrivain d’une trentaine d’années. Serait-ce vous ?

Le héros se prénomme Thomas et non Cyril, mais il est moi. Ses pensées sont les miennes, son humour et ses peines le sont aussi. Ses souvenirs également.

Ce roman est très autobiographique, mais j’avais aussi besoin de créer une distance, pour ne pas être bloqué par le réel. Le simple fait de changer de prénom me permet de m’éloigner de l’exercice périlleux de l’essai ou du témoignage, et d’écrire un véritable roman… Quitte à dire la vérité !

Roman, autobiographie, qu’en est-il ?

Ce que je raconte dans Le Premier Oublié est vrai. J’y parle du décès de mon père, mais aussi de la peur de perdre ma mère même à mon âge.

Dans mon esprit, cette peur d’être orphelin s’est mêlée à l’Alzheimer de mon oncle, dont ma mère s’occupait énormément, à ce silence qu’il y avait autour de sa maladie. Je voyais, au fil des mois et des années, l’évolution de l’état de ma mère quand elle revenait de ses visites, jusqu’au jour où il ne l’a plus reconnue. Je n’ai jamais trop osé poser de questions à ce sujet, alors, dans le livre, j’ai imaginé ce qu’elle pouvait vivre en la mettant dans « ma » peau.

Je n’aurais pas pu écrire un autre livre que celui-là. C’était ce livre ou rien. Écrire tout ça est une sorte d’espoir de conjurer le sort.

Qu’entendez-vous par là ?

Mon père est mort l’an dernier et a été enterré le jour de mon anniversaire ; dans mon premier roman, Dieu est un pote à moi, le père meurt le jour de l’anniversaire du héros. De plus, mon père est mort à 60 ans ; dans Dieu est un pote à moi, le héros meurt à 60 ans. On n’a cessé, depuis, de me dire que c’était un signe, qu’il n’y avait pas de hasard… On m’a souvent parlé du destin, ce mot magique, qui englobe tout et rien à la fois. Je ne sais pas si je crois à tout cela, mais j’en ai sans doute un peu peur.

En tout cas, si ce que j’écris dans mes prochains livres se réalise aussi, il va falloir que j’envisage sérieusement l’écriture d’un roman où l’écrivain Cyril Massarotto deviendrait un mélange de Proust, Brad Pitt et Steve Jobs. Sait-on jamais…

Dans votre dernier roman, La Petite Fille qui aimait la lumière, où il était question du lien très fort qui s’établissait entre un vieil homme et une petite fille seuls au monde, vous choisissez une structure permettant d’entendre les voix et les points de vue des deux personnages…

Ce double point de vue est capital pour moi. Je voulais me mettre, et le lecteur avec moi, à la fois dans la tête d’une femme qui est justement en train de la perdre, la tête, et dans celle de son fils, aussi impuissant qu’elle face à la maladie, mais qui va la soutenir et l’aimer jusqu’au bout.

Lorsque je suis dans la tête de la mère, j’essaie de comprendre et de ressentir ses peurs d’abord, des premiers symptômes jusqu’au diagnostic, puis la lente dépersonnalisation qu’elle va subir : sa façon de penser change, sa façon de parler, d’être. Au niveau de l’écriture, c’est tout à fait passionnant : cet effacement progressif de la personnalité, cette avancée vers le vide, m’obligeaient à faire évoluer mon style d’écriture à chaque chapitre. Mais l’exercice est difficile, car j’ai parfois eu peur de « trahir » les pensées des malades. Mon but premier était de ne jamais être caricatural.

Lorsque je parle en tant que fils, le processus est un peu inverse : je suis moi, dans ma propre tête, et j’ai essayé de faire passer ma vision de la maladie, des conséquences sur l’entourage, des ravages que cela engendre. Cette fois, c’est tous les conjoints, enfants et familles de malades d’Alzheimer que j’ai tenté de ne pas trahir, ni décevoir.

Vous parvenez à nous faire rire et à nous bouleverser tout à la fois ! Comment vous y prenez-vous ?

Je ne garde en mémoire que les livres qui m’ont ému ou m’ont fait rire. Les autres ont pu me faire passer de bons moments, sans doute, mais je les ai oubliés. Je n’ai pas envie que l’on oublie mes livres, c’est pourquoi j’essaie d’écrire ce que je recherche toujours dans un livre : le rire, et les larmes. Je trouve qu’on ne rit pas assez en lisant. Pourtant l’humour aide à mettre en valeur les moments émouvants, et l’inverse est vrai. Si un lecteur referme mon livre en ayant ri et pleuré, alors, j’ai tout gagné.

Votre deuxième roman, Cent pages blanches, va être porté à l’écran, comment vivez-vous cela ?

Le tournage vient de s’achever, j’y ai assisté quelques jours et c’est une expérience passionnante : la dynamique d’un film est tellement différente de celle d’un livre ! C’est même l’opposé : un plateau de tournage est bouillonnant et grouillant de vie, de personnes et de bruits ; alors que l’écriture est solitaire et, pour moi, doit se faire dans le calme et le plus grand silence.

Bien sûr, le scénario du film est différent du livre, mais je fais totalement confiance au talent du réalisateur Laurent Jaoui et des acteurs, Marius Colucci, Armelle Deutsch, et Michel Jonasz. Je suis impatient de le voir : lorsque l’on écrit, on n’imagine pas que ses personnages deviendront un jour de chair et d’os ! J’ai hâte de les rencontrer !

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la presse en parle

« Plus que sur tout autre sujet, il fallait trouver les mots justes. Or c’est ce que Cyril Massarotto réussit à faire dans son cinquième roman, dans lequel il évoque la maladie d’Alzheimer. (…) Tout en finesse, Massarotto éclaire son livre d’une lumière optimiste. »
Le Figaro Littéraire

« Cyril Massarotto a mis beaucoup de lui-même dans ce livre émouvant et éprouvant dont on ne ressort pas indemne. »
L’Indépendant

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