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La regrettable importance de la beauté

Une fable moderne et irrévérencieuse…
… pour en finir avec le pouvoir de l’apparence !

Au cœur de New York, un petit groupe d’amis totalement  fantaisistes appelés « Les chevaliers de la création » se retrouvent régulièrement pour travailler. Parmi eux, Barbara, une femme éblouissante de beauté, et Lily, dont le physique est terriblement ingrat, ont un rêve commun : être aimée pour ce qu’elles sont, au-delà de leur apparence.

Barbara, costumière, s’enlaidit dans l’espoir de trouver le véritable amour, tandis que Lily, musicienne talentueuse, s’acharne à conquérir l’homme qui l’ignore.

Alors que toutes deux cherchent désespérément des solutions à leur tourment, elles réalisent qu’un meurtrier se cache parmi leur entourage, se jouant de leurs failles les plus intimes.

Le roman, mordant et décalé, d’une époque qui s’attache davantage à la beauté physique qu’à la vérité des êtres.

Une galerie de personnages plus excentriques les uns que les autres.

Interview de l’auteur

« J’ai toujours pensé que la laideur physique pouvait être d’une grande beauté »

Votre avez intitulé votre roman La regrettable importance de la beauté. Avec un titre aussi paradoxal, quel message souhaitez-vous faire passer ?

Ce roman est davantage une plainte qu’un message. Le fait que nous vénérions la beauté humaine comme quelque chose de remarquable est assez ironique. En réalité, la beauté est banale. Francis Galton, le demi-cousin de Charles Darwin, a réalisé une expérience. Il voulait voir s’il y avait une différence entre le visage typique d’un végétarien et le visage typique d’un criminel. Il a photographié énormément de visages et les a superposés les uns sur les autres. Dans les deux cas, on aboutissait à un beau visage parce que les traits s’équilibraient. D’une certaine façon, la beauté humaine est à l’opposé de ce que nous croyons : ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Au contraire, c’est ce qu’il y a de plus proche de la normalité absolue. Le culte de l’apparence est beaucoup trop important dans nos sociétés. Mon livre est le roman d’une époque qui s’attache davantage à la beauté physique qu’à la vérité des êtres.

Votre histoire aurait-elle pu se dérouler en France ?

Oui, je le pense, même si, aux États-Unis, chez les jeunes, la question de l’apparence me paraît encore plus importante. Lorsque nous avons déménagé aux États-Unis – j’avais dix ans – je suis allée dans une école publique américaine. Les filles de mon âge avaient des cheveux magnifiques. Brillants, parfaits. Elles transportaient leurs fers à friser et leurs sèche-cheveux dans leurs cartables et passaient beaucoup de temps dans les toilettes à se boucler les cheveux, à la Farah Fawcett. J’étais stupéfaite. Je me souviens aussi qu’elles se moquaient de mes vêtements dans le bus scolaire. De mes chaussettes roses en particulier…

La regrettable importance de la beauté est aussi une histoire d’amitié…

Les personnages de mon roman forment un groupe d’amis très proches. Le genre de groupe que j’aurais essayé de former si j’étais restée célibataire. Entre eux, ils sont remarquablement protecteurs. Ils ne supportent pas de voir l’un d’eux souffrir. La plupart sont très créatifs et excentriques. Ils se rencontrent fréquemment pour travailler sur leurs différents projets. Un jour, ils découvrent que parmi eux se cache un meurtrier, mais ils ne savent pas qui est l’assassin. Pour eux, c’est comme se retrouver en chute libre. Ils ne veulent pas que leur groupe soit détruit, sous prétexte que l’un des leurs est un fou criminel. Avec cette histoire, j’ai voulu montrer l’importance des amitiés fortes. À quel point elles peuvent être utiles dans la vie des gens et, notamment, dans celle des célibataires qui n’ont pas encore trouvé le grand amour et qui, peut-être, ne le trouveront jamais.

Le ton de votre roman est très singulier. Comment qualifieriez-vous votre style ? 

On me décrit souvent comme une « surréaliste comique » qui écrit dans la veine du réalisme magique. Mes romans ont en général un ton comique et pince-sans-rire. Avec, dans le cas présent, davantage de tragédie et de tristesse. Dans ce roman, le ton est brutal lorsqu’il s’agit de parler de la beauté et de la laideur. Malgré les tentatives fréquentes d’affirmation que « toutes les femmes sont belles » et que « la beauté vient de l’intérieur », nous échouons misérablement à mettre ces déclarations en pratique. Et même à y croire. Dans mon roman, je ne tourne pas autour du pot, j’appelle un chat un chat : beau, laid. Point. J’ai créé deux protagonistes qui se placent aux deux extrêmes du spectre de la beauté. Pas un petit peu au milieu, pas un petit peu dans les deux. Non. L’une est complétement et extrêmement belle, l’autre est complètement et extrêmement laide. Mon propos est d’explorer la manière dont ces deux traits affectent leurs hôtes et les gens qui les entourent. Quelles conséquences néfastes, pour l’une et l’autre, cela entraîne dans la vie de tous les jours.

Existe-t-il un aspect autobiographique dans votre roman ?

Je suis née dans une famille de belles personnes. Ma mère était un top-modèle de l’agence Ford dans les années 1960. J’étais la seule personne au physique, disons, normal, dans ma famille. Cela a probablement joué ! Mais mon roman ne parle pas que de beauté. À travers ce thème, j’évoque la question de la créativité, du talent, de l’amour à sens unique. Je me suis souvent demandé à quel degré l’amour non partagé pouvait endommager, ou même détruire, la vie des gens. J’ai connu plusieurs personnes – moi incluse – dont les vies étaient gâchées par une passion futile et non réciproque ; une passion qui rend la personne enchaînée, incapable de profiter de la vie ou d’accomplir quelque chose d’important. Sortir d’une telle phase est souvent difficile ; quelque fois ça peut durer des années. Quand j’avais treize ans, je m’étais amourachée d’un garçon à l’école. Je savais qu’avec mon physique, et même ma personnalité, je n’arriverais pas à le conquérir. Je me suis dit : « Eh bien peut-être que si j’étudie beaucoup, si j’ai les meilleures notes à l’école, il tombera directement amoureux de moi. » J’ai donc beaucoup étudié, j’ai eu les meilleures notes… et ça n’a pas marché. Mon personnage, Lily, m’a été inspiré par cette expérience. Elle sait qu’elle ne peut pas conquérir l’homme qu’elle aime avec son apparence, donc elle essaie de le conquérir avec son talent et ses réussites. Cela échoue lamentablement parce que cet homme n’a qu’une préoccupation : le physique des femmes.

Vous regrettez donc définitivement cette importance de la beauté ? 

Ce roman est une méditation fictionnelle sur la beauté – sur sa remise en question mais aussi sa célébration. J’admire autant la beauté directe – celle que possède ma mère – que celle plus subtile, magique, qui est cachée par la laideur et n’en émerge que lentement. J’aimerais que les gens réussissent à percevoir la grande beauté qui existe parfois dans la laideur physique.

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la presse en parle

« Drôle… intelligent et délicieux. »
The New Yorker

« Absolument addictif, ce roman troublant et drôle se double d’une critique très réussie du culte moderne de l’apparence. »
Renaud Baronian, Le Parisien

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